DRAMATICULES

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création 2006

D'après les textes de Samuel Beckett Mise en scène Olivier Couder

Les pièces courtes de Samuel Beckett offrent une grande inventivité dramaturgique : du mimodrame muet où seul existent le corps et les actions du personnage (Acte sans parole I) jusqu’au monologue où le corps est réduit à l’orifice d’une bouche qui parle (Pas moi) et au dialogue où le même texte est mis en abîme et répété à deux mots près : le mot « quoi » et le mot « où ». L’intérêt de leur assemblage tient à cette diversité, et à leur impact rendu puissant par leur brièveté. La pièce courte est en effet au théâtre ce que la nouvelle est au roman : la forme condensée oblige à une saisie immédiate de l’essentiel. Chaque pièce choisie ici développe de façon radicale, souvent en moins d’un quart d’heure, une de ces entreprises paradoxales, chères à Beckett, de construction-destruction.

 

Ces formes brèves trouvent toute leur saveur dans une économie des moyens spectaculaires, un dépouillement déjà présent dans le texte.

« Dans l’œuvre de Beckett, ce qui nous parle, ce n’est pas un certain Samuel Beckett, né à Dublin, etc., mais une voix qui est d’une certaine manière la Voix de tous, la Voix de l’Homme, des Hommes, de tous les Hommes » (Antoine Berman). L’universalisme de l’œuvre tient à la nudité du langage, qui renvoie elle même à la nudité de l’existence. C’est pourquoi, pour tendre vers ce « moins à être », cette expérience radicale de l’homme confronté à son destin, Beckett crée des personnages qui sont tous des vieillards, des errants, des clochards, clowns malades, handicapés, qui portent en eux le tragique de l’existence tout autant que le roi Lear, Oreste et les héros tragiques, le panache en moins.

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