Le dernier cri

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création 2009

Mise en scène Olivier Couder

Le dernier cri, c’est à la fois la mode la plus récente et le dernier râle avant la mort. C’est aussi le titre d’un tableau de Magritte qui figure une grande feuille sur fond d’arbres selon un procédé métonymique cher à l’artiste. Le dernier cri ressemble à ce tableau comme il ressemble aux rêves : tout y est mouvant, insolite et décalé. Les chants, les danses, les images surréalistes et les courtes scènes du spectacle s’enchaînent sans lien logique apparent, mais leurs successions semblent obéir à une nécessité évidente et cachée.

Dans la première partie du spectacle, une foule de personnages identiques apparaît derrière l’unique et immense fenêtre d’une maison sans porte : pantalons, manteaux et chapeaux melon noir, chemises blanches et cravates rouge sombre, à la façon de Beckett ou Magritte, ce choeur mimé effectue les mêmes gestes au même moment, comme dupliqués à l‘infini par deux miroirs parallèles, incapables de différenciation.
L’altérité est scotomisée et la moindre velléité d’indépendance d’un individu est sévèrement réprimée.
À l’opposé dans la seconde partie, les muscadins font la fête et nous entraînent dans un monde brillant où chacun veut se distinguer en étant le plus beau, le plus riche…
Tous ces personnages, Chapeaux Melons et Muscadins sont confrontés à l’aliénation et à la recherche de soi, à la question toujours renouvelée de l’être et du paraître.
Une confrontation violente éclate entre les deux univers d’où émerge à la fin du spectacle, un début de dialogue et d’ouverture vers « un autre possible »

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